Peut-on rattacher Pancho Sanchez à une des
branches du latin jazz ?
Pierre Catayée : Il est un des
messagers du latin jazz en s'inspirant de ce qui a été créé par
Chano Pozo ou encore Dizzie Gillespie, à savoir l'afro-cuban jazz.
Je ne veux pas le présenter comme le digne successeur de tous ces
musiciens, puisque il y a eu d'autres avant lui, mais de nos jours,
il est un des interprètes les plus en vue du latin jazz. Néanmoins,
son latin jazz reste assez particulier, qui s'explique par ses
origines mexicaines. En clair, sa musique, que j'apprécie beaucoup,
est très bien cadrée, très propre.
Restons-en justement sur la particularité
de son latin jazz par exemple par rapport à celui des
Cubains...
Comme je le disais, sa particularité se
sent dans la structure de ses compositions. Elles sont toujours
bien cadrées : introduction, exposition du thème, improvisations
puis le solo de Poncho Sanchez, à savoir l'apport de ses
percussions. C'est une musique qui est bien organisée que je ne
voudrais pas dire par rapport à celle des Cubains. D'ailleurs, y
a-t-il toujours des Cubains qui font toujours du latin jazz ? Nous
avons affaire à une nouvelle génération. Parmi les Cubains qui
continuent à composer des titres de latin jazz, je pense à Arturo
O'Farrill jr, qui vient d'obtenir le Grammy latino pour son Afro
cuban jazz latino : il se produit avec un big band, comme le
faisait son père Chico O'Farrill. Pour le moment, le latin jazz
afro-cubain est très libre dans sa structure : ce sont des
musiciens d'inspiration qui attaquent un thème, puis
improvisent.
Quelles sont ses sources d'inspiration ?
Quels sont les musiciens qui l'ont profondément influencé ?
Sur ce point, il est très clair en
citant...